Adoptée lors de la Réunion du Comité pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l’Internationale Socialiste
Panama, 11 mai 2025
CONSIDÉRANT :
- Que la République d’Haïti traverse une crise multidimensionnelle sans précédent,
marquée par une insécurité généralisée, un effondrement institutionnel, une dégradation
économique persistante, des déplacements forcés massifs, ainsi qu’une vulnérabilité
sociale et humanitaire alarmante ; - Que la présence durable de groupes armés illégaux, l’absence de légitimité
démocratique au sein des pouvoirs exécutif et législatif, ainsi que l’affaiblissement
critique de l’État compromettent la souveraineté fonctionnelle du pays et les droits
fondamentaux de sa population ; - Que plusieurs acteurs politiques, dont le Parti socialiste français à travers sa
représentation au Sénat, ont récemment reconnu dans une résolution adoptée le 11 avril
2025 la nécessité de réparer la dette historique contractée à l’encontre du peuple haïtien - Que la présidence de la France a annoncé jeudi 17 avril 2025 qu’une commission franco
haïtienne d’historiens allait étudier « l’impact » sur Haïti de la « lourde indemnité
financière » imposée par la France à son ex-colonie en échange de son indépendance.
RÉAFFIRMANT :
- Le droit inaliénable du peuple haïtien à l’autodétermination, principe fondamental du
droit international et condition essentielle à toute solution politique viable et durable ; - L’engagement indéfectible des partis membres de l’Internationale Socialiste en faveur
de la démocratie, des droits humains, de la paix, et de la solidarité entre les peuples
d’Amérique latine, des Caraïbes et d’ailleurs ;
RECONNAISSANT :
- L’urgence d’une réponse internationale cohérente, coordonnée et respectueuse de la
souveraineté haïtienne, permettant de garantir la sécurité, la gouvernance démocratique
et la protection sociale indispensables à un avenir choisi librement par les Haïtiennes et
les Haïtiens ; - La responsabilité historique partagée de la communauté internationale dans les
déséquilibres structurels affectant Haïti, lesquels exigent des réponses au-delà de
l’urgence, dans une logique de justice historique, de développement humain intégral et
de renforcement institutionnel ;
LE COMITÉ POUR L’AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES DE L’INTERNATIONALE SOCIALISTE S’ENGAGE À :
- Exprimer sa solidarité pleine et entière avec le peuple haïtien, confronté à une violence extrême et à une exclusion prolongée, et réitérer son appui aux efforts légitimes de restauration de l’ordre démocratique et de la dignité des institutions publiques.
- Appeler à une mobilisation internationale urgente, coordonnée et durable, pour
restaurer l’État de droit, démanteler les groupes armés illégaux, protéger la population
civile et rebâtir les fonctions essentielles de l’État haïtien. - Soutenir les dynamiques de concertation interne, portées par les acteurs haïtiens
civils et politiques, en vue d’un accord national débouchant sur des élections libres,
transparentes, inclusives et placées sous supervision internationale. - Encourager une coopération renforcée entre Haïti et les États de l’hémisphère, ainsi
que les organisations internationales compétentes : notamment l’ONU, l’OEA, la
CARICOM, la CELAC, l’Union africaine, l’Union européenne, et les partenaires clés
tels que les États-Unis, le Canada et la France dans un esprit de coresponsabilité, sans
imposition ni tutelle. - Recommander que le comité mixte créé par la France formule des recommandations à
la hauteur du préjudice financier historique subi par Haïti, en vue d’une réparation juste
et concrète. - Proposer la création urgente d’un Fonds régional pour la reconstruction institutionnelle
et le développement humain, alimenté par des pays d’Amérique latine, des Caraïbes et
d’Afrique, pour financer des projets stratégiques en matière de santé, d’éducation, de
justice, d’emploi des jeunes et de résilience climatique. - Lancer un appel solennel aux pays d’accueil afin qu’ils garantissent aux migrants
haïtiens un traitement digne et conforme au droit international, tant dans les procédures
de retour que dans les mécanismes de régularisation.